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L' Apartheid

Le mot « Apartheid Â» signifie « séparation Â» en Afrikaans, qui est la langue parlée par les afrikaners, descendants des premiers colons arrivés principalement de Hollande.

 

L'Apartheid est un système politique ségrégationniste mis en place par la minorité blanche en Afrique du Sud entre 1948 et 1991. L’Apartheid fonctionnait selon une politique raciste. Les décisions politiques établissaient des lois visant à séparer les Blancs et les Noirs et à supprimer les droits des Noirs.

 

L’Apartheid a enfermé l’Afrique du Sud dans un système qui l’a maintenu à l’écart du monde pendant 50 ans.

 

 

L’Apartheid a débuté après les élections de 1948 où le Parti National des Afrikaners a pris le pouvoir avec Daniel F.Malan à la tête du parti. Pour la première fois depuis la domination britannique, les Afrikaners reprenaient le pouvoir de leur ancienne colonie. Dès ce moment, la ségrégation raciale devint un système politique et social, déterminant toutes les décisions prises par le gouvernement.

 

Le but des mesures de l’Apartheid était de préserver le contrôle des Blancs dans un pays où ils étaient minoritaires en  séparant les communautés.
Ainsi, la population blanche dirigeait et possédait la majorité des terres agricoles, des ressources minières, des richesses, concentrait les pouvoirs et interdisait à la population noire tout droit civique au sein de l'Afrique du Sud.

 


 

Ses débuts

Mesures prises

 
 

En 1950, le gouvernement fait voter la première loi ségrégationniste. Ce texte, connu sous le nom de Population Registration Act définit les 4 principaux groupes raciaux :

  • les Blancs, descendants d’immigrants européens parmi lesquels on distingue les Afrikaners (d’origine néerlandaise, française, allemande ou scandinave) et les anglophones. Ils représentent seulement 20% de la population.

  • les Noirs ou Bantous en majorité (70 %)

  • les métis ou Coloured (8 %)

  • les Asiatiques, surtout des Indiens (2 %)

 

La politique de l'Apartheid provoqua d'importantes conséquences sociales, politiques et économiques chez les Noirs, les Indiens et les Métis, qui ont perdu peu à peu certains de leurs droits : ils ne pouvaient pas vivre ensemble, se marier ou avoir des enfants ensemble, les Noirs n’avaient pas le droit de voter.

 

En 1953, la Separate Amenities Act implantait la séparation des lieux publics (plages, écoles, cliniques sanitaires, transports publics, toilettes, etc.). Les Noirs furent dans l'obligation de porter sur eux le laissez-passer pour se déplacer dans le pays, un document attestant leur identité et leur lieu de résidence. Les métis et les Indiens bénéficiaient de droits intermédiaires entre les droits privilégiés des Blancs et ceux très restreints des Noirs.

 

L’enseignement destiné aux Noirs était différent de celui des Blancs et de moindre qualité. Les non-Blancs ont perdu la nationalité sud-africaine et ont subi des déplacements forcés. Ils étaient considérés comme des êtres de seconde catégorie.

 

La Group Area Act définit des lieux de résidences obligatoires pour chacun des groupes en fonction de la couleur de leur peau.
La population noire vivait dans des bantoustans (territoires « autonomes Â» réservés aux Noirs mais trop pauvres pour subvenir aux besoins des habitants) répartis sur seulement 13 % du territoire et dans les townships (ghettos noirs en périphérie des villes blanches où ils avaient de mauvaises conditions de vie). Les Blancs ont ainsi maintenu et renforcé leur domination sur la majorité de la superficie et des ressources de l'Afrique du Sud.

 

Finalement, la plupart des Noirs en vinrent à entretenir une véritable haine de l’afrikaans devenu la «langue de l’oppresseur». En revanche, l’anglais devint la «langue de la libération».

 

 

 

Sa fin, Mandela l'homme de la lutte

 
 

Les dirigeants de l’Empire britannique ont écarté les Noirs de la vie politique. En effet, l'Afrique du Sud était une colonie anglaise jusqu'en 1961, le pays devint ensuite une république indépendante. Donc pour faire entendre leurs requêtes, les Noirs de l’Afrique du Sud ont créé leur propre parti politique, qui devint le Congrès National Africain (ANC) en 1923 et lutta contre l’Apartheid.

 

En 1960, la police s’opposa à une manifestation de l’ANC qui fit une soixantaine de morts. Des émeutes éclatèrent à la suite de cet événement et l’ANC fut interdit. Ce scénario se déroula pendant de nombreuses années. Les dirigeants de l’ANC, clandestins, n’eurent pas d’autre choix que de recourir à la lutte armée avec Nelson Mandela pour faire bouger les choses même si Mandela avait toujours privilégié la non-violence. Et en 1961, il créa la Lance de la Nation, filière de l’ANC, mais cette fois, armée. Mandela fut condamné en 1964 à la prison à vie pour terrorisme.

 

En 1990, les organisations anti-apartheid sont légalisées. L’ANC ne fait plus de lutte armée et le président de l’ANC Nelson Mandela est libéré après avoir passé 27 ans en prison. Enfin en 1991, l'Apartheid est aboli sous le gouvernement de Frederik de Klerk. En 1993, Mandela et De Klerk reçurent le Prix Nobel de la Paix pour avoir participé à la fin de l’Apartheid. En 1994, les premières élections nationales non raciales sont organisées; Nelson Mandela (ou Madiba) devient le premier président de couleur. Son gouvernement se consacra à la reconstruction politique, économique et sociale du pays. Il veut aboutir à une Rainbow Nation où les blancs et les noirs vivraient en harmonie. Il gouverna le pays jusqu’en 1999 et mourut en 2013 à l’âge de 95 ans. Toute sa vie, il s’est battu pour la justice et l’égalité. Aujourd’hui les inégalités sociales existent toujours, mais petit à petit les conditions de vie s’améliorent pour une bonne partie des Noirs.

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